Philosophie et conduite de la vie [Textes. GIREL]
admin | 1 janvier 2007M. GIREL, « Pragmatisme et éducation morale, Philosophie et conduite de la vie chez Peirce, James et Dewey », L’art du comprendre, Numéro spécial sur le pragmatisme (Dir. S. Laugier), 2007, ISSN-1254-6321, 49-79 [*].
Commentaire: Il s’agit d’une version mise à jour d’une contribution à un colloque organisé par Laurent Jaffro et Denis Kambouchner à Paris 1 en septembre 2001.
Résumé. Le fil conducteur consiste à essayer de saisir les trois pensées de ces trois auteurs, juste avant que le débat sur le pragmatisme (1898-1910) n’éclate, à un moment où, de façon presque simultanée, s’opèrent des choix philosophiques qui vont former le soubassement de toute la décennie suivante. En effet, au cours des années 1890, les trois auteurs qui incarneront, avec des fortunes diverses, le pragmatisme, Peirce, James, Dewey, opèrent des remaniements décisifs dans leur compréhension de l’action. C’est cette diversité des voix qui est retracée ici pour tenter de voir à chaque fois comment les inflexions données aux concepts de pratique et d’action ont modulé la compréhension que l’on pouvait se faire du rôle de l’éducation morale. Chez Peirce, auquel la première section est consacrée, cela se fait dans le contexte d’une réflexion approfondie sur le concept de disposition, et aussi en large part, en réponse aux abus de langage qu’il détecte chez James, si bien que l’on voit apparaître une tension entre philosophie et « conduite de la vie ». Chez James et Dewey, ce remaniement s’inscrit exactement entre la formulation de leurs psychologies respectives et le moment où naît le débat sur le pragmatisme, en 1898. Je tente donc, dans une deuxième section, de cerner le double visage que présente ce problème dans les écrits de transition de James des années 1890, avant de voir quels problèmes sont ouverts par la théorie deweyenne de l’éducation, telle qu’elle s’ébauche autour de 1896.
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